Espace
parents

Accompagner mon enfant vers la continence

Rigolo Comme La Vie

Le printemps arrive et avec lui, comme chaque année, le temps des inscriptions à l’école. Et qui dit inscription à l’école dit, bien souvent, une montée d’angoisse et de pression quant à l’acquisition de la continence des enfants.

Nous allons dans cet article, vous donner quelques astuces et informations pratiques qui vous seront utiles pour accompagner au mieux votre enfant dans cette étape importante.

Qu’est-ce que la continence ?

La continence est une acquisition qui prend du temps et qui est différente d’un enfant à l’autre. Elle nécessite une maturation du système nerveux qui concerne différentes compétences.

L’enfant a besoin d’acquérir une maturité motrice pour agir volontairement sur les sphincters (muscles internes qui contrôlent l’évacuation des urines et des selles) mais aussi d’une maturité affective et psychologique afin qu’il accepte de perdre une partie de lui tout en préservant son intégrité.

Pourquoi chez Rigolo Comme La Vie, les professionnels utilisent le terme de continence ?

Nous employons le terme continence plutôt que le mot “propreté” car ce dernier sous-entend qu’avant cette acquisition l’enfant serait “sale”, hors un enfant qui porte une couche n’est pas un enfant sale.

En effet, pour valoriser l’estime de soi de votre enfant, nous vous conseillons d’utiliser des formulations de phrases positives, par exemple : “Gabin commence à aller sur le pot”, “Louise met une couche à la sieste” plutôt que de dire : “il n’est pas propre”, qui pourrait sembler réducteur. Les enfants, même très jeunes, sont très à l’écoute de ce que l’on dit d’eux et ils sont particulièrement sensibles aux paroles valorisantes.

Comment savoir si votre enfant est “prêt” ?

Il faut savoir que chaque enfant est différent et évolue à son propre rythme. Soyez attentif à son évolution. Différents comportements peuvent vous indiquer que votre enfant grandit et commence à maîtriser son corps :

  • Il monte ou descends, marche par marche, un escalier.
  • Il se déshabille seul ou en partie.
  • Se dirige de lui-même vers le pot et s’assoit seul dessus.
  • Il est stable et se sent à l’aise sur le pot.
  • Sa couche est sèche plusieurs heures.
  • Sait exprimer ses besoins et ses envies, par des mots ou par des gestes.
  • Il se montre curieux : il place ses jouets sur le pot, joue avec le pot, aime les histoires qui parlent de la continence, il veut voir les adultes aux toilettes…

Certains enfants se portent plus volontiers vers le langage ou la motricité, alors que d’autres ont un fort besoin d’autonomie dans les soins quotidiens. C’est pourquoi on ne peut pas attendre la même chose de chaque enfant au même moment.

Que faire si votre enfant refuse ?

Si votre enfant refuse, c’est qu’il n’est pas encore prêt. Si il ne se montre pas réceptif, il est préférable d’interrompre, quelque temps, l’accompagnement dans cette acquisition de la continence. Forcer votre enfant peut le bloquer et/ou le freiner dans ce processus. Cette “pause” permet de maintenir la confiance entre vous et votre enfant. De plus les “récompenses” et les “punitions” sont à éviter, tout comme les humiliations (comme se moquer d’un enfant qui a fait pipi dans sa culotte) pour ne pas transformer quelque chose d’ordre physiologique (l’action d’uriner et de déféquer) par quelque chose de l’ordre de la relation “je le fais pour que mon parent soit fier de moi.”.

En tant qu’adulte et parent, quelle posture adopter ?

Préférer une attitude positive et soutenante. Pour cela, il est important de prendre le temps et de vous accorder entre parents sur la manière dont vous allez accompagner votre enfant et le soutenir. Même si l’acquisition de la continence peut s’avérer être un enjeu de taille, ne vous mettez pas la pression afin d’éviter de la communiquer, même involontairement, à votre enfant. La cohérence entre adultes est un avantage pour que ce processus se déroule sereinement pour votre enfant.

Familiariser votre enfant en douceur. Proposez-lui de lui lire des histoires sur la continence. Cela l’aidera à comprendre les étapes de cette acquisition tout en créant un moment de complicité entre vous.

Mettre des vêtements adaptés, c’est-à-dire qui facilitent l’habillage et le déshabillage.

Proposer le pot ou le réducteur de toilette. Le confort et la stabilité de votre enfant doivent être une priorité. Il doit pouvoir s’y asseoir et se lever de façon autonome et se sentir à l’aise et en sécurité.

Votre enfant va surement vouloir vous suivre aux toilettes pour découvrir ce qu’il s’y passe, c’est à vous de poser les limites qui vous semble juste en lien avec la notion d’intimité.

Aidez votre enfant à se familiariser avec la pièce et l’usage des toilettes, laissez-le explorer. Il peut manipuler le papier toilette, tirer la chasse d’eau, vider son pot…

Il faut comprendre que lors de ce processus, beaucoup de choses se jouent pour votre enfant, comme par exemple, la perte d’un moment de soin en individualité avec l’adulte. Le moment du “change”, auquel il est habitué depuis tout petit, peut être un moment de bien être relationnel. Il y a aussi pour certains enfants, le fait de voir ses selles “partir” qui peut être effrayant. Cette peur du “lâchage” dans le pot peut provoquer chez lui certaines angoisses liées au sentiment de disparition ou d’anéantissement, d’une perte d’une partie de soi.

La présence rassurante d’un adulte, le respect du temps nécessaire à l’enfant pour comprendre ce qu’il se passe et des rituels (tirer la chasse d’eau, s’essuyer avec du papier toilette, se laver les mains après le passage au pot) permettront à votre enfant de ne plus avoir peur, de se sentir rassuré et en sécurité.

Votre enfant peut-il rencontrer des difficultés ?

Il faut savoir que pour toute acquisition, il peut y avoir des “retours en arrière”. Ils peuvent se manifester car cette acquisition est encore nouvelle et pas encore maîtrisée pour votre enfant. Un événement inattendu et angoissant survenu dans la vie de votre enfant, peut aussi engendrer des “retours en arrière” (par exemple : un déménagement, l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur, l’entrée à l’école…). Ils sont naturels et éphémères.

Faites confiance aux capacités de développement de votre enfant. Soyez à l’écoute de ses besoins et de ses demandes, ne cherchez pas à les anticiper. Gardez en tête la nuance entre apprentissage et acquisition. On ne peut forcer une acquisition mais on peut l’encourager ou au contraire la retarder en y ajoutant des enjeux psychologiques.

Parents et professionnels de la petite enfance, nous pouvons échanger sur ces sujets pour chercher ensemble comment accompagner au mieux votre enfant.