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Il n’y a pas d’âge pour s’aider – Version Femina

Tisser un lien entre les jeunes et les anciens, c’est l’objectif commun de ces projets qui fleurissent aux quatre coins de France. Un grand coup de frais !


DE L’EHPAD À LA CRÈCHE

Des enfants de cœur

A Tourcoing, des petites mains potelées s’agitent derrière les baies vitrées des Orchidées, une maison de retraite qui accueille les petits de la crèche voisine Rigolo comme la vie ! Une rencontre organisée une fois par semaine, dans un sens, puis dans l’autre – les personnes âgées vont à la crèche –, pour partager un déjeuner ou des activités (cuisine, jeux, coloriages, contes…). Que les anciens transmettent aux plus jeunes, quoi de plus naturel ? Ce croisement de début et de fin de vie est pourtant inhabituel. On craint toujours un peu que les premiers dérangent les seconds, ou le contraire. Mais Clément, qui travaille à la maison de retraite, en témoigne : « J’ai vu des vieilles dames sortir de leur silence grâce à la présence des petits. Qu’ils  hantent ou qu’ils pleurent, ils sont la vie, c’est mieux qu’un médicament. » Du côté des enfants, une règle demeure : seuls les volontaires, à partir de 2 ans, vont aux Orchidées. Camille Leman, directrice-adjointe de la crèche, ajoute : « Les petits comprennent très bien que l’on peut être différents, avec une canne ou en fauteuil roulant par exemple, et s’apporter mutuellement des choses. » La mère d’Anna, 2 ans, observe : « Ma fille est très attachée à ces moments-là. Je suis sûre que ça lui ouvre les yeux pour plus tard, qu’elle sera plus attentive aux personnes âgées. » André, 93 ans, a trouvé « des petits enfants de coeur », comme il dit. « Lorsque nous allons à la crèche, à chaque fois je suis ému de les voir nous attendre derrière la porte. Il y a quelque chose de délicat qui passe entre eux et nous par le regard. Ça ne s’explique pas. Pas plus que ce mystère : quand je suis avec eux, je n’ai plus d’arthrose ! ».

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par Anne Lamy