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Le Nord info – À Marcq-en-Barœul, une crèche accessible à tous les bébés

Ouverte en janvier dernier, la crèche de la Buissonnière propose 37 places dont 10 sont réservées à des tout-petits en situation de handicap. Un projet de vivre ensemble porté par le réseau Rigolo Comme La Vie et soutenu par le Département.

Ce mardi matin, Séverine dépose Camille, six mois, à la Buissonnière. Ici point de barrière à l’entrée. La maman entre directement dans l’espace aménagé pour les tout-petits, où elle dépose son fils dans un grand coussin en forme de poire le temps de lui enlever son manteau. Elle prend le temps, échange avec les auxiliaires de puériculture, et repart, sereine : c’est tellement rassurant quand on lâche son petit bout de savoir qu’il est bien ! Quand j’arrive ici, je souris. C’est lumineux.

Ouverte le 2 janvier, la crèche de la Buissonnière peut accueillir jusqu’à 37 enfants âgés de trois mois à quatre ans, domiciliés dans la commune. Son projet éducatif est porté par le réseau Rigolo Comme La Vie autour de quatre valeurs : l’empathie, l’estime de soi, le respect du temps et le vivre ensemble. Parmi les 37 places disponibles, 10 sont réservées à des bébés en situation de handicap.

Répondre aux besoins de chaque enfant

Ici nous ne faisons pas de différence, chaque enfant est accueilli de la même manière  

Charlotte Auguin, coordinatrice pour le réseau Rigolo Comme La Vie. 

L’aménagement de la crèche est conçu pour favoriser la découverte et l’expérimentation dans des espaces sécurisés et confortables. Dans celui des bébés, des coussins en forme de poire, des tapis, des jeux… mais pas de parc ou de transat. Nous encourageons la motricité libre pour développer l’aisance corporelle de l’enfant, précise Anaïs, directrice de la crèche.

Dans l’espace des plus grands, les enfants explorent des tunnels, enjambent des vélos, s’émerveillent devant des bulles ou écoutent attentivement Clémence, en pleine lecture d’albums… avec ses mains : nous pratiquons aussi la communication gestuelle associée à la parole. Celle-ci permet d’être en relation avec l’enfant qui est encore dépourvu de langage et pour les plus grands, de soutenir son acquisition sans pour autant le remplacer, poursuit-elle.

L’espace principal du lieu est l’atrium, dans lequel sont proposés des temps en commun, tous âges confondus, pour favoriser le vivre ensemble. Et cerise sur le gâteau, la structure dispose aussi d’un espace snoezelen, où colonnes de couleurs, lumières douces et matelas à eau apportent apaisement et réconfort.

Cet endroit est un cocon accessible à tous les bébés, qu’ils soient porteurs de handicap ou non. C’est aussi un sas de décompression le soir pour les parents, s’ils ont besoin d’un moment de qualité avec leur enfant avant de rentrer chez eux où ils ont mille choses à faire, détaille Charlotte Auguin, coordinatrice pour le réseau Rigolo Comme La Vie. Le Département a participé à la création de cet équipement sur mesure en attribuant une subvention d’investissement de plus de 70 000 €.

Accompagner les familles dans leur projet

Pour Rigolo Comme La vie, l’accueil ne se limite pas aux modalités d’inscription : l’objectif est de proposer un accompagnement global, de créer du lien dans l’intérêt de l’enfant. Nous sommes au service de la parentalité, nous mettons à disposition des familles le savoir-faire et le savoir-être de nos équipes, en accueillant chaque famille dans sa singularité, ses valeurs, ses croyances, poursuit Charlotte Auguin. Nous créons des temps d’échange avec les familles et entre les familles, nous proposons aussi des ateliers parents-enfants.

Aujourd’hui, la crèche accompagne deux familles dont les enfants sont en situation de handicap. Ce n’est pas simple pour les parents. Il y a une forme de culpabilité, ils n’osent pas faire garder leur enfant. Mais nous sommes bien plus qu’une garderie !, répète Charlotte. Si l’enfant est déjà suivi, les équipes travaillent en maillage avec les différents professionnels qui peuvent intervenir directement à la crèche.

Une philosophie à laquelle adhère complètement Séverine, la maman de Camille. C’est la vraie vie ! C’est maintenant qu’il est important de créer ce lien. Les bébés ensemble ne font pas de différence. Pourquoi on en ferait une ? 

Crédits photo : Ph. Houzé

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