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Les douces violences

Rigolo Comme La Vie

Quand on parle de bienveillance au quotidien, en tant que professionnels de la petite enfance, nous l’associons forcément « aux douces violences ».

Depuis une dizaine d’année, ce concept est au coeur de nos réflexions professionnelles en équipe. Travailler auprès d’enfants nécessite une perpétuelle remise en question pour veiller à l’intérêt de l’enfant et de l’aider à grandir en confiance. Nous souhaitons vous partager nos réflexions et ce qui nous anime au quotidien pour avoir toujours des pratiques professionnelles bienveillantes.

Qu’est-ce que les douces violences ?

Vous avez peut être entendu ce terme mais que veut-il dire ? Vous êtes probablement interpellés par ces deux mots contradictoires. Pourquoi sont-ils associés au monde de la petite enfance ?

Christine Schuhl (éducatrice de jeunes enfants et universitaire) s’est basée sur ses observations et ses pratiques professionnelles pour dégager cette notion. Dans son livre Vivre en crèche, elle éclaire les professionnels qui travaillent auprès des jeunes enfants.

Les douces violences peuvent être des paroles, des gestes maladroits que l’on pense sans conséquences de notre point de vue d’adulte. Une phrase dite sur le ton de l’humour à un enfant ou sur le coup de la colère peut être mal interprété et avoir un impact pour cet enfant. Les douces violences ne  sont en rien de la maltraitance. C’est un ensemble de mots et d’actes inconscients qui mettent l’enfant en insécurité affective et blessent son estime de lui-même. Dans cette situation l’enfant n’est plus considéré comme une personne à part entière.

Comment les douces violences peuvent-elles se manifester ?

Voici quelques exemples pour vous éclairer :

  • Parler d’un enfant à la troisième personne en sa présence en oubliant qu’il est là.
  • Dévaloriser un enfant ou se moquer ouvertement de lui.
  • Poser un acte sur un enfant sans le prévenir de ce qu’on lui fait (le moucher, lui frotter la bouche).
  • Forcer un enfant à rester éveillé, le réveiller ou le forcer à manger…

Dans le cas des douces violences, nous nous posons toujours la question : « est-ce que j’accepterais de subir ça en tant qu’adulte ? »

Dans le cadre de notre journée pédagogique en novembre 2016, toutes les équipes de Rigolo Comme La Vie ont vécu des mises en situation concrètes. Lors de saynètes nous avons tous pu faire l’expérience de « vivre » des douces violences pour en comprendre l’impact et la force du ressenti. Nous avons échangé ensuite sur ce que nous avons éprouvé, l’incompréhension de certains actes, la résonance de certaines paroles. Nous avons fait l’expérience de redevenir un enfant à qui l’on « impose les situations ». Notre constat après avoir expérimenté est que nous nous sommes sentis très mal à l’aise. Cela nous a poussé à réfléchir d’autant plus à notre accompagnement auprès des enfants.

La force de notre groupe de crèches Rigolo Comme La Vie est de travailler en équipe et de pouvoir nous réajuster en permanence. Notre travail est essentiellement sur le « terrain » avec les enfants. C’est pourquoi de nombreux temps de rencontre et d’échange sont l’occasion de prendre du recul et d’approfondir notre réflexion. Ce sont des moments importants pour renforcer les valeurs de notre réseau. Nos projets, nos manières de faire, nos questionnements nous permettent d’être toujours bienveillants et à l’écoute de l’enfant qui se construit à nos côtés.


Vous avez une question ? Les professionnels des crèches RIGOLO COMME LA VIE sont disponibles pour vous. N’hésitez pas à les interroger.

Crédit photo : marchibas / Adobe Stock