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Le consentement

Rigolo Comme La Vie

Le consentement, c’est l’action de donner son accord à une action ou à un projet.

Une des bases de la relation à l’autre est le consentement, et ce dès le plus jeune âge. Nous sommes intimement convaincus qu’en tant qu’adulte, nous nous devons au maximum de respecter le consentement des enfants afin de leur apprendre progressivement à rechercher celui de l’autre.

Le consentement, dans quel contexte ?

Attention, bien sûr, le consentement n’est pas à rechercher dans n’importe quel contexte. Par exemple, nous ne devons pas laisser l’enfant choisir s’il souhaite aller à l’école ou encore s’arrêter au passage piéton. C’est notre rôle de parent (ou de professionnel), de prendre soin de l’enfant en lui garantissant un cadre sécurisant et en lui apprenant les règles de vie en société. Le consentement s’applique donc dans un certain cadre que nous allons développer.

Jusqu’à environ 2 à 3 ans, l’enfant est complètement autocentré. Non pas dans le sens “égoïste”, mais son cerveau n’est pas encore assez mature pour considérer les besoins des autres. Il agit uniquement en fonction de ses propres besoins et envies. C’est d’ailleurs pour cela qu’à cet âge là il n’y a pas de construction de jeu ensemble, les enfants jouent les uns à côté des autres, et les interactions sont la plupart du temps pour prendre un jeu de la main du copain entraînant la plupart du temps des conflits

C’est vers l’âge de 4 ans qu’ils commencent à se décentrer et donc à développer leur capacité à se mettre à la place de l’autre et de prendre en compte des besoins différents des siens.

Nous ne pouvons donc pas attendre d’eux la recherche de consentement mais pour autant, nous pouvons leur montrer l’exemple, notamment par la verbalisation. Ainsi, vous pouvez nous entendre dire “Untel n’a pas envie de jouer avec toi”, “Untel n’a pas envie que tu lui fasse un câlin, c’est son corps”, “C’est mieux de demander à Untel si tu veux lui prendre son jouet”. La répétition et l’association entre une action et une verbalisation va servir à développer cette compétence chez l’enfant.

Gardons toujours à l’esprit que les petites graines que nous plantons dans le cerveau de nos enfants leurs permettront d’intégrer progressivement les codes du vivre ensemble qui leurs seront utiles tout au long de la vie.

enfant qui rampe dans un jeu

Lorsqu’il s’agit des relations avec les autres, de son rapport à l’autre, l’enfant va reproduire ce qu’il observe ou ce qu’il subit ; aussi bien les interactions qu’il va ressentir comme agréables, que celles qui le mettront en situation d’inconfort. Mais comme nous venons de le voir, il n’est pas capable de se mettre à la place de l’autre pour savoir si le ressenti sera positif ou non. Il va donc agir en fonction de son besoin; “j’aime la sensation que me procure un calin, je vais faire un câlin à l’enfant qui est à côté de moi”. Dans le meilleur des cas, l’enfant à coté est heureux de recevoir ce geste d’affection et lui rend. Mais il peut aussi très bien ne pas ressentir cela comme quelque chose de confortable ou agréable, et chercher à se dégager ou à se défendre. L’enfant à l’initiative du câlin peut alors ressentir énormément de frustration, et avoir un geste impulsif. Ce genre de situation est courante en crèche, et fait partie de la socialisation.

En tant qu’adulte, nous devons faire preuve d’exemplarité. Nous pouvons chercher son consentement bien avant l’apparition du langage, en développant notre observation et notre conscience des signes qu’il nous montre.

Le premier moyen de chercher le consentement est la communication, n’hésitez pas à verbaliser auprès de votre enfant et à formuler des demandes. Par exemple “je vais m’en aller, est ce que tu es d’accord que je te fasse un bisou?”. N’hésitez pas à observer ses réactions, ses signes d’inconfort (il se recule, semble vouloir partir), ou au contraire les signes qui montrent qu’il le désire également.

Il est important aussi d’accepter le “non” de sa part, d’autant plus que l’on attend cela réciproquement de notre enfant très régulièrement. Montrons lui que lui aussi à le droit de dire non à certaines choses, notamment en ce qui concerne son propre corps, et qu’il est respecté et entendu pour cela. C’est parce qu’il est respecté que l’enfant respectera autrui.

Si votre enfant ne semble pas avoir envie de ce contact physique, cela ne signifie pas un manque d’affection de sa part. Il a peut-être déjà l’esprit occupé par autre chose, lui qui vit dans l’instant présent. En tant qu’adulte capable de vous projeter dans le futur, avec la notion du temps et du manque que nous allons ressentir pendant une absence.

Lui il pense uniquement au moment qu’il est en train de vivre. Peut-être a t-il déjà rechargé au maximum son besoin affectif un peu plus tôt à la maison lors d’un moment partagé avec vous ? Peut-être est-il concentré sur la relation avec un copain de la crèche avec qui il a envie de communiquer, un des professionnels qu’il est content de retrouver, ou par l’attrait du jeu à découvrir au loin ?

Zoom :

Mais qu’en est il de la “politesse” ? Comme nous l’avons dit en introduction, la recherche du consentement n’est pas possible dans toutes les situations et dépend aussi de notre échelle de valeurs.

Pour donner un exemple concret, nous pouvons laisser le choix à l’enfant de la manière de dire au revoir à quelqu’un ; faire un bisou, un signe de la main, dire “au revoir” sans lui imposer un contact afin de respecter son intégrité physique et ses envies, pour autant, dire au revoir en tirant la langue ne sera pas une option acceptable. Proposez des solutions alternatives, qui permettent de répondre à la notion de politesse que vous souhaitez lui inculquer.

Crédit photo : Rigolo Comme La Vie