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L’être humain, un être de relation et de communication.

Rigolo Comme La Vie

L’être humain est comme le dit Wallon*Henri Wallon (1879-1972) psychologue, médecin et homme politique), un être social dès sa naissance. Non pas parce qu’il est capable de se débrouiller seul en société mais parce que justement il est dès sa naissance tributaire et dépendant des autres pour assurer sa survie. L’enfant va ainsi construire son identité et se tourner ensuite vers le monde grâce à l’autre.
Ainsi, on peut définir le concept de socialisation de cette manière : processus par lequel les individus intègrent les normes et les valeurs de la société dans laquelle ils évoluent.

Comment un tout petit dépendant des autres peut être défini comme un être social ?

Génétiquement, l’enfant est prédisposé à entrer en relation avec l’autre. Progressivement, l’enfant va développer de nouveaux comportements pour échanger avec le milieu dans lequel il vit et entre en relation avec les autres.

Généralement, les experts s’accordent à dire qu’il existe deux grandes étapes dans la socialisation : la socialisation primaire et la socialisation secondaire.

1. La socialisation primaire

La socialisation primaire commence dès la naissance et se prolonge durant l’enfance.

La socialisation primaire se produit généralement dans le cercle familial. Pour comprendre les différentes étapes de la socialisation, il faut d’abord comprendre ce qui se joue pour l’enfant et même ce qui se joue avant sa naissance : la symbiose affective

C’est un terme emprunté à la biologie qui renvoie à l’association étroite d’organismes différents et qui permet de vivre avec les avantages de chacun. On parle d’interdépendance étroite.

Pendant la grossesse, il existe une symbiose physiologique, organique. En effet, in utéro le bon développement du bébé est étroitement lié à la mère. La naissance représente une première forme de séparation. La symbiose physiologique perdure mais cela reste limité : lait maternel adapté, rythme du sommeil…

la socialisation avec les autres enfants

Pendant cette période, il existe également les prémices d’une symbiose affective puisque les modalités sensorielles du bébé sont effectives dès le dernier tiers de la vie intra-utérine.

Ces premiers échanges affectifs in-utéro peuvent être accompagnés par l’haptonomie*

A la naissance du bébé, la symbiose affective est caractérisée par une adaptation aussi juste que possible aux besoins du bébé.

WALLON est l’un des premiers à s’intéresser à cette symbiose « l’enfant est uni à son entourage familier de façon tellement intime qu’il paraît ne pas savoir s’en distinguer c’est une vraie symbiose affective après la symbiose organique de la période fœtal ».

Nombreux auteurs ont repris les idées de Wallon, en parlant de relation d’interdépendance entre la mère et le nourrisson qui permet de donner à l’enfant une sécurité suffisante pour soulager ses tensions internes. L’enfant est en sécurité, un attachement très profond est en train de se nouer lors de cette symbiose affective, paradoxalement plus tard c’est ce qui permettra à l’enfant de se tourner vers l’extérieur.

Les premiers mois de la vie de l’enfant sont marqués par une immaturité du système neuro-moteur, l’enfant est très limité dans l’utilisation de sa motricité volontaire. Par contre le système tonique est plus développé et opérationnel. Le bébé est hypo-tonique de l’axe du corps mais hyper-tonique des extrémités.

Ce niveau tonique va se réguler au fur et à mesure des mois, il aura des gestes plus affinés, une meilleure posture.

Au niveau relationnel, il va rentrer en communication avec l’entourage par le biais de son tonus, les premières relations se nouent : le dialogue tonico-émotionnel. C’est au niveau des échanges toniques que se noue cette relation de symbiose.

D’après Ajuriaguerra, psychiatre qui a décrit le dialogue tonico-émotionnel : « un bébé qui s’agite et montre son désespoir a besoin d’être bercé, d’être ramené à un état de tension moindre».

socialisation de l'enfant par le professionnelle qui fait un sourire à un bébé

Les besoins de l’enfant ne sont donc pas uniquement des besoins matériels, le bébé pour se développer a besoin de lien affectif, de relation de plaisir entre le bébé et son parent. Au travers des gestes matériels nécessaires pour élever un bébé, il y a tout ce plaisir pris dans ces moments nécessaires.

Pour le tout-petit le besoin de fiabilité est un besoin qui lui est vital, il fait l’expérience qu’il peut compter sur quelqu’un. C’est un besoin profond d’avoir à sa « disposition », dans sa proximité, un adulte auquel il va s’attacher. Cette symbiose doit pouvoir s’installer dans les tous premiers mois de la vie, même s’il va falloir s’en détacher rapidement.

Chez le bébé il y a un potentiel d’actions au service de l’attachement dès la naissance :
réflexe succion, enfouissement, cris, en grandissant, les sourires, les appels, recherche de contacts… L’interaction mère-enfant se développe progressivement et devient de plus en plus sophistiquée, elle se diversifie dans ses formes. Les interactions pourront être aussi symboliques avec par exemple l’acquisition du langage, le développement de certaines stratégies pour maintenir le contact plus longtemps.

L’attachement est un besoin primaire qui prend racine dans des actions, des comportements réflexes au service de l’attachement et qui se diversifie et s’élargit à des figures auxiliaires.
Le bébé n’est pas en capacité d’emblée de nouer une multitude de liens d’attachement.

Le comportement d’attachement a selon BOWLBY, (psychiatre qui a étudié la relation d’attachement), une double fonction : fonction de protection et fonction de socialisation.

C’est la sécurité qui est apportée à l’enfant qui lui permet de s’ouvrir aux autres. La construction de ce lien d’attachement repose sur des mécanismes innés, mais le choix de la personne repose sur les expériences et les apprentissages que l‘enfant fait. La condition même de l’autonomie est une représentation suffisamment stable d’une figure d’attachement.

« Pour pouvoir être autonome il faut pouvoir être attaché », il ne s’agit pas de détachement mais prendre son autonomie grâce à l’attachement.

2 La socialisation secondaire

La socialisation secondaire qui se déroule ensuite tout au long du parcours social de l’individu.

Crédit photo : Rigolo Comme La Vie