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Les recommandations alimentaires pour les jeunes enfants

Rigolo Comme La Vie

L’alimentation est un sujet primordial et un enjeu important dès le plus jeune âge. Les choix que nous faisons et les habitudes que nous transmettons ont un impact sur la santé de l’enfant.

Avant de se mettre à table, faisons le point sur les recommandations alimentaires essentielles pour les jeunes enfants.

Le lait

Le lait, qu’il soit infantile ou maternel, doit être la principale source d’apport en nutriments jusqu’à un an. La découverte des aliments, aussi appelée diversification alimentaire, se fait en parallèle tout en privilégiant les apports en lait.

Le lait maternel contient tous les éléments nécessaires à la croissance du bébé, il prévient certaines maladies et s’adapte aux besoins nutritionnels du bébé en évoluant même au cours de la tétée elle-même !

L’utilisation du lait infantile

La composition du lait infantile est adaptée aux besoins nutritionnels de l’enfant et à ses capacités physiologiques d’absorption.

Les formules de lait infantile sont conçues pour se rapprocher un maximum de la composition du lait maternel en termes de protéines, lactose, minéraux, vitamines, et des nutriments, qui jouent le rôle de fournir l’énergie à l’organisme, d’assurer le renouvellement des cellules et de réguler les fonctions vitales.

Quand passer au lait 2ème âge ?

Le packaging sur les boites de lait tend à nous induire en erreur. En effet, il est inscrit 0-6 mois pour le 1er âge, 6-12 mois pour le 2ème âge.

On introduit le lait deuxième âge dès lors que le repas de l’enfant comporte des protéines (viande, poisson, oeufs, légumineuses).

En effet, le lait 2ème âge est beaucoup moins riche en protéines et à long terme des carences pourraient se développer.

Bien sûr, vous n’êtes pas à quelques jours près, mais si, par manque d’informations, vous êtes déjà passé au 2ème âge alors que votre enfant ne mange pas encore de protéines, n’attendez pas trop pour en intégrer à son repas.

Qu’en est-il de la quantité de lait ?

Avant la diversification alimentaire, le besoin de votre enfant en termes de quantité va évoluer en fonction du poids de votre enfant. Le calcul peut se faire selon la règle d’Appert :

Règle d’Appert (valable jusqu’à 5 mois – simple repère)

quantité journalière de lait en ml = poids du bébé en gramme / 10 + 250ml

exemple pour un bébé de 3,5 kg : (3500 / 10) + 250 = 600 ml

Vous pouvez donc calculer la quantité de lait que votre enfant doit boire par 24h. La fréquence des biberons, elle, va dépendre de la quantité de chaque biberon, qui dépendra elle-même de l’évolution de la taille de l’estomac.

On va préférer rapprocher les biberons, plutôt que de faire des biberons trop remplis pour l’estomac de l’enfant et ainsi augmenter le risque de régurgitations et d’inconfort.

Pour vous donner une idée, voici à quoi correspond la taille de l’estomac de votre enfant en fonction de son âge, et donc la quantité de lait correspondante :

A partir d’un an : le lait de croissance

Jusqu’à trois ans, l’enfant a besoin de boire l’équivalent d’un demi litre de lait par jour. On va privilégier le lait de croissance (en le choisissant nature, sans sucre ni arôme ajouté).

On peut aussi alterner avec du lait de vache UHT entier. Il s’agit des bouteilles à bouchon rouge, qui est le plus riche en matières grasses dont les enfants ont davantage besoin que les adultes. Le lait doit être UHT pour éviter le risque infectieux du lait cru. Si on ne donne que du lait de vache, et non du lait de croissance, il est important de proposer des aliments riches en fer (poisson, légumineuses, œufs, viande, légumes secs) pour éviter une carence et en vitamine C (agrumes par exemple).

Et le lait de vache ?

Avant 6 mois, le lait de vache est à proscrire. Il est inadapté aux besoins nutritionnels du nourrisson et à ses capacités physiologiques.

Entre 6 mois et 1 an, les protéines de lait de vache (lait demi écrémé et écrémé, yaourts aux protéines de lait de vache) doivent être évitées car ne répondent pas aux besoins nutritionnels en acide gras essentiels, en fer, en zinc et en certaines vitamines. Ces besoins sont couverts par le lait infantile ou maternel (mais pas par le lait de vache ni l’alimentation solide).

Un yaourt ne remplace pas un biberon !

Et les préparations à base de céréales ?

L’ajout de céréales au biberon est déconseillé car n’apportent aucun bénéfice nutritionnel et ces préparations sont souvent trop sucrées. L’usage reste exceptionnellement réservé aux bébés dit “gourmands” qui vont être difficilement rassasiés. Il est alors recommandé l’usage de céréales de riz avant 6 mois, afin de limiter les troubles digestifs liés à l’introduction trop précoce de gluten.

Diversification alimentaire, allergie, intolérance

La fenêtre d’opportunité pour introduire la totalité des aliments est fixée entre 4 et 6 mois révolus (lorsque les 4 mois de l’enfant sont écoulés) pour un bébé nourri au lait infantile. Pour les enfants allaités, les allergènes et les goûts sont déjà présents dans le lait, et donc la découverte a déjà commencé.

Avant 4 mois, la barrière intestinale n’est pas encore assez mature pour être en capacité d’absorber les antigènes alimentaires qui passent dans le sang et augmentent le risque d’allergie et de développement d’eczéma. Il s’agit pour l’enfant d’une découverte, l’aliment principal de son alimentation, celui qui lui apporte les nutriments nécessaires, étant le lait infantile ou maternel. C’est pourquoi on conseille de commencer toujours le repas par le biberon.

Pour l’enfant, c’est une découverte du goût des aliments, mais aussi des textures, de la température, de l’outil utilisé : la cuillère, sa forme, sa matière…

Les premières fois, l’enfant va avoir le réflexe de téter la cuillère, cela est tout à fait normal et ne signifie pas qu’il n’est pas prêt. Laissez -le faire ! Et s’il grimace, cela est sûrement de la surprise, ne vous découragez pas ! Il faut en moyenne que l’enfant ait goûté huit fois à un aliment pour pouvoir l’apprécier. Pour cette découverte, proposez d’abord de petites quantités, quelques cuillères suffisent.

Plusieurs alternatives s’offrent à vous :

  • les préparations industrielles (petits pots). Ils sont régis par une réglementation très stricte. Un arrêté du 1er juillet 1976 a défini les modalités des aliments destinés aux nourrissons et enfants en bas âge. Des normes très précises régissent la fabrication, l’hygiène et la composition de ces petits plats pour bébé. Ces préparations répondent également aux besoins nutritionnels des bébés selon leurs âges et respectent les recommandations officielles, en particulier grâce à une composition adaptée en protéines, sel, vitamines et minéraux.
  • le fait-maison a vous de choisir ce que vous souhaitez donner à votre enfant, tout en respectant le bon équilibre alimentaire. Nous ne vous donnerons pas ici de quantités à respecter car cela dépend de chaque enfant, de son appétit et de ses besoins énergétiques qui peuvent varier. Néanmoins, chaque repas doit être composé d’un ou plusieurs légumes (environ la moitié de l’assiette), d’une portion de féculents (environ un quart de l’assiette) et d’une portion de protéines. Vous pouvez également ajouter une purée ou un écrasé de fruits, un morceau de fruit mou à déguster à la main (de taille supérieure à la paume de la main de l’enfant).

Quelle quantité de protéines ?

« Il existe un bon moyen mémotechnique pour savoir quelle quantité de protéines donner aux bébés chaque jour. En gros, retenez 10g par tranche d’âge. 10g jusqu’à 1 an, 20g jusqu’à 2 ans, 30g jusqu’à 3 ans » explique Christine Zalejski (Docteur en biologie, spécialisée en alimentation infantile). Pour vous donner un ordre d’idée, sachez que 10g représentent environ 2 cuillères à café de protéine cuite (viande, poisson, oeuf, protéines végétales type purée de lentilles, pois chiche…

Il ne faut pas ajouter de sel, notamment dans l’eau de cuisson, par contre ajout d’une cuillère d’huile végétale (huile de colza) est particulièrement recommandée mais il ne faut pas la chauffer).

Il est important de respecter le dosage de protéines, car la fonction rénale de votre enfant est encore immature et ne peut absorber qu’une certaine quantité de protéines sans se détériorer.

Comment débuter la diversification alimentaire ?

Comme expliqué précédemment il n’y a pas d’ordre d’introduction des aliments, cela reste de la découverte et un moment de plaisir à partager avec votre enfant. On évitera néanmoins de commencer par les choux qui peuvent entraîner des gaz et donc un certain inconfort pour votre enfant.

L’enfant va, dès sa vie in utéro à travers le liquide amniotique, être exposé à des goûts et donc développer des appétences. Un enfant allaité va également être exposé au goût de ce que consomme la maman. Vous constaterez peut être que votre enfant est plus attiré par le sucré, l’important est de l’éveiller aux différentes saveurs et de lui proposer des aliments variés. Il n’y a pas d’ordre d’introduction d’aliment à proposer.

Pour commencer, vous allez lui proposer quelques cuillères, pour ensuite augmenter la quantité en allant à son rythme. Ne vous inquiétez pas s’il prend de petites quantités, il aura ses apports en nutriments grâce au lait premier âge que vous lui donnerez en parallèle. C’est seulement après six mois que le lait seul ne suffit plus à couvrir les besoins nutritionnels de votre enfant.

Ne forcez pas votre enfant, mais continuez à lui proposer chaque jour même s’il refuse !

Qu’en est-il du sucre ?

Il est préférable de retarder au maximum l’ajout de sucre dans la nourriture.

En effet, le sucre est addictif et votre enfant va développer une appétence pour le goût sucré et ne pourra plus s’en passer. Alors que, s’il n’est pas exposé au goût sucré, cela ne pourra pas lui manquer et il n’en a pas besoin. Au contraire, la consommation de sucre augmente le risque d’obésité, de diabète, et de développement de caries dentaires.

Crédit photo : Rigolo Comme La Vie