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parents

Un cadre pour sécuriser, des « oui » pour découvrir et grandir

Rigolo Comme La Vie

Pour partir à la découverte du monde, expérimenter et grandir en toute sécurité, votre enfant a besoin d’un cadre contenant. Ce cadre correspond aux limites que vous allez lui fixer. Elles sont variables, personnelles et intimes. Il faut les adapter à l’environnement dans lequel votre enfant évolue et à son développement intellectuel et affectif.


À l’image d’un poisson dans un bocal, l’eau représente ce que vous autorisez à votre enfant : son environnement pour grandir et se développer. Les parois représentent le cadre que vous lui fixer pour sa sécurité et sa contenance. Un poisson tout petit serait perdu dans un trop grand aquarium avec de nombreuses autorisations, tout comme votre enfant. Les limites vont donc être essentielles, mais elles ne sont pas immuables. Plus votre enfant grandit et plus vous pourrez adapter ce cadre et par conséquent ce que vous lui autorisez.

Limiter un cadre

La mise en place du cadre va passer par l’instauration de différentes limites. Certaines sont négociables ou faites pour être transgressées, d’autres infranchissables de par leurs aspects sécuritaires. Le ton que vous prendrez pour les signifier à votre enfant lui permettra de vite s’en rendre compte.

Délimiter les espaces

Les limites peuvent être liées à l’espace. Certaines pièces de la maison, ou de la crèche, peuvent être interdites pour des raisons de sécurité telles que la cuisine ou la lingerie. Certains espaces ont aussi des fonctions spécifiques :le salon pour jouer ensemble et la chambre comme lieu d’intimité. Pour vivre ensemble, il est ainsi important de délimiter les espaces et d’en informer votre enfant. Vos enfants sont rapidement en capacité de différencier les règles autorisées dans un lieu et interdites dans un autre.

Limiter en fonction du comportement de l’enfant

Les limites sont aussi liées au comportement de votre enfant. Comme précisé dans l’article précédent, elles doivent être adaptées à son développement intellectuel et cognitif. En effet, il est difficile d’interdire à votre enfant de déchirer un livre s’il n’est pas en capacité de comprendre ce qu’est un livre et pourquoi il ne faut pas le faire. Dans ce cas, mieux vaut ne pas lui en donner ou lui donner autre chose à déchirer.
Par contre, interdire à votre enfant de 2 ans ½ de tirer les cheveux de l’enfant assis à côté de lui, ou lui demander de ne pas jeter la nourriture au sol s’il ne l’aime pas vont être des limites logiques et saines. Elles sont apparentées à des règles de vie en société et vont lui permettre de canaliser ses élans, ses pulsions et d’apprendre à vivre socialement.

Pourquoi instaurer un cadre ?

Bien qu’il provoque des frustrations, l’instauration d’un cadre est sain et participe à la sécurité interne de chaque individu. En reconnaissant ceci nous respectons l’enfant et nous respectons ses besoins en lien avec son développement intellectuel. Les règles passent par la parole, l’expression du visage et l’attitude. Elles sont énoncées et expliquées clairement par l’adulte. Lorsque votre enfant va grandir il va également pouvoir utiliser la parole pour négocier ou contredire la limite. La communication et les échanges vont ainsi lui permettre de dire ce qu’il pense, ce qu’il ressent et ce qu’il désire. En utilisant le « non », puis le « je » et le « oui », il va s’affirmer et développer sa personnalité.

L’instauration d’un cadre va ainsi permettre de créer un espace de jeux, de découvertes et d’expérimentation libre pour votre enfant. Il va donc être tout aussi essentiel de réfléchir à ce qu’il a le droit de faire : aux lieux où il pourra bouger, sauter et courir, aux moments où il pourra rêvasser et se faire câliner, aux espaces qui correspondent à son intimité (sa chambre par exemple) et aux autres espaces où il va pouvoir apprendre à vivre à plusieurs (comme la cuisine pour cuisiner et mettre la table pour l’ensemble de la famille).

Chez Rigolo Comme La Vie…

Nous assistons tout au long des journées à beaucoup de conflits entre enfants. En fonction de leurs âges nous pouvons observer que certains se situent dans la période de l’affirmation de soi (lorsqu’ils se prennent des jeux entre eux, qu’ils se poussent pour de la place qu’ils n’ont plus sur le tapis ou pour un verre rose que tout le monde veut…). Tout en posant la limite nous leurs expliquons alors que nous comprenons leurs envies et/ou leurs colères : « Non tu n’as pas à pousser Louis, tu lui fais mal, regarde il est triste… Mais je comprends que tu aimes son ballon, il est très joli, viens plutôt en chercher un autre avec moi ». Mais d’autres conflits sont aussi dus à des expérimentations de la vie en société : « Si je lui tire les cheveux va-t-il venir jouer avec moi ? Quelle sera sa réaction ? ». Par notre parole nous allons expliquer aux enfants les conséquences de leurs actions, poser une limite, puis détourner leurs attentions ou les inviter à faire autre chose.

Limiter les conflits

Anne-Marie FONTAINE, psychologue et formatrice auprès des professionnels de la petite enfance, a étudié l’écologie du développement et mis en évidence 3 éléments importants sur lesquels nous nous penchons actuellement dans nos structures pour limiter les conflits :

> L’âge et le nombre d’enfants réunis dans un même lieu pour un temps donné. Avec l’importance d’avoir des espaces décloisonnés, des coins jeux délimités par des meubles afin de permettre des jeux posés, coopératifs et durables.

> Le nombre d’adulte et leur positionnement : le fait que nous devons être visible de tous les enfants pour répondre à leurs sécurité affective et avoir un rôle de régulateur dans leurs interactions.

> Le matériel à disposition : avoir des jeux identiques en quantité suffisante et correspondant aux besoins et aux capacités des enfants présents

C’est l’équilibre entre ces 3 éléments qui forme un cadre et permet à vos enfants d’évoluer et de grandir dans un espace correspondant à leurs besoins.

Que ce soit à la crèche, au square, à la boulangerie ou encore chez vous, l’instauration de règles peut se montrer réellement difficile à mettre en oeuvre dans une période où votre enfant souhaite tout faire seul. N’hésitez pas à lui donner quelques responsabilités sur lesquelles il va pouvoir se focaliser tel que donner lui-même les pièces à la boulangère ou porter le pain que vous venez d’acheter.

Isabelle FILLIOZAT, psychothérapeute, a dit dans une interview : « Dans l’éducation, on ne peut jamais « avoir juste » tout le temps. C’est une relation. Une relation avec un être vivant. Donc des aménagements permanents. Il s’agit d’accepter de faire des erreurs, d’écouter nos enfants et aussi d’écouter notre petite voix intérieure qui souvent sait ! ».

Cette phrase illustre vos capacités de parents à avoir ce positionnement juste auprès de votre enfant, en lien avec votre contexte personnel et vos propres limites intimes.


Vous avez une question ? Les professionnels des crèches RIGOLO COMME LA VIE sont disponibles pour vous. N’hésitez pas à les interroger.

Crédit photo : Poplasen /Adobe